
Artiste indépendant de l'indie music, Beirut s'est bâti en 2006 son monde franco-balkanique sur les Îles Vierges des États-Unis. Baptisé Francylvannia, ce vague terrain de jeu s'est vite vu acclamé par la critique dès la sortie de Gulag Orkestar, premier album à la fanfare abattue qui sortait du train-train indé. Entraînant dans sa folle épopée des milliers de fidèles, le prodige Zach Condon ne comptait pas s'arrêter là et poursuit aujourd'hui son ascension à travers The Flying Club Cup, un second album paré de folklore désabusé dont les arrangements infinis ont été composés avec l'aide de Owen Pallett de Final Fantasy. Cuivres, violons et accordéons s'enlacent ici assidûment pour le rendez-vous amoureux que Yann Tiersen n'a jamais eu avec Boban Marković. Des titres comme Nantes et Cherbourg semblent s'éloigner des sentiers battus pour s'égarer davantage vers des contrées plus apaisées, quelque part entre le Paris terne de 1910 et les paysages foisonnants de l'excentrique cinéaste bosnien Emir Kusturica. Beirut clâme son amour pour la France depuis longtemps, reprenant d'ailleurs Le Moribond de Brel sur scène (ainsi qu'en B-side du EP Elephant Gun), mais jamais il n'a été aussi débordant d'intense générosité envers notre beau pays à travers toute une série de qualifications françaises appelant à la fête tzigane (Un Dernier Verre (Pour La Route), Forks And Knives (La Fête), La Banlieue).
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